Imaginez une simple poutre de bois posée dans votre salon. Large de vingt centimètres, longue de trois mètres. Vous avancez dessus sans même y penser ; vos pas sont souples, vos bras se balancent, un sourire traverse votre visage parce que, franchement, il n’y a rien de plus facile. Maintenant, transportez cette même poutre au sommet d’un immeuble de dix étages, avec le vent qui fouette vos joues et la ville miniature sous vos pieds. Soudain, vos jambes flanchent, votre respiration saccade, vos bras cherchent l’équilibre et, pire que tout, votre regard glisse vers le vide. La poutre n’a pourtant pas changé : c’est la peur qui la fait vaciller.

Dans la vie, chaque projet, chaque rêve est cette poutre. Au sol, vous appelez cela une « idée ». Dès qu’elle s’élève dans les airs – budgets, délais, critiques, responsabilités – vous la rebaptisez « risque ». Pourtant, la largeur reste la même : ce qui change, c’est l’endroit où vous regardez.

Fermez les yeux et ramenez-vous à un matin encore inédit, celui où vous atteindrez votre objectif. Visualisez la scène comme un film : les couleurs, les sons, la main qui serre la vôtre, la voix intérieure qui murmure « on l’a fait ». Sentez le poids de la médaille, la chaleur du projecteur, l’odeur du bois fraîchement verni de votre cabinet, la note de piano qui lance votre premier concert, le clic de signature de votre œuvre numérique. Peignez chaque détail jusqu’à ce que l’image devienne plus réelle que l’asphalte au-dessous de la poutre.

Maintenant, rouvrez les yeux ; vous êtes revenu à l’étage cent, mais quelque chose a changé : vous ne regardez plus le vide, vous regardez le prix. Et quand votre cerveau aperçoit une cible claire, il déclenche trois miracles :

  1. Le calme. Les microtremblements cessent, car votre attention n’arrose plus la peur.
  2. La précision. Vos pas se synchronisent avec votre vision ; chaque action inutile s’évapore.
  3. La persévérance. La récompense scintille au loin, vous rappelant pourquoi un pas de plus vaut la peine.

Repensez à cet athlète qui court le 100 m : il ne focalise pas sur les lacets, ni sur le souffle des concurrents. Son regard reste rivé sur le ruban. Dans votre quotidien, le ruban peut être un manuscrit terminé, un chiffre d’affaires précis, un certificat avec votre nom gravé en lettres d’or. Chaque fois que le vertige menace, soudez votre regard à cette image. Dites-vous : « Je traverse, parce que je vois ce qui m’attend de l’autre côté. »

Alors, dès aujourd’hui :

  • Écrivez votre prix en une phrase claire et mettez-la en fond d’écran.
  • Au début de chaque tâche, répétez-vous l’objectif, pas la crainte.
  • Quand survient l’obstacle, posez la question simple : « Cela m’éloigne-t-il du prix ou m’en rapproche-t-il ? » et ajustez votre pas.

Le bois est stable. Le vide est une illusion peinte par la peur. Vos yeux déterminent votre réalité; fixez-les sur la victoire, et la hauteur ne sera plus qu’un détail de décor.

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